PORTRAIT D'UN COUREUR - YVES BOUTIN

À la base, au niveau sportif, Yves est un cycliste. Avec le temps, il développe un intérêt particulier pour le cyclotourisme. Sa compagne de vie, Guylaine Mercier, court depuis quelques années déjà. Mais pour Yves, la course à pied n’est pas sur la liste de choses à faire, ni à court, à moyen ou à long terme : « La course à pied, je trouvais ça plate.»

Un jour, l’exemple de sa blonde aidant, il décide d’essayer quand même : « J’ai fait une minute, je pensais crever, pis je me suis dit, je cours pus le reste de ma vie! Pis après ça, je me suis dit : tant qu’à faire une minute, je vais en faire deux, puis trois … ce fut le début de mon cheminement pour éventuellement courir un marathon! »

Bien sûr, ce n’est pas immédiatement qu’Yves court son premier marathon. Mais comme il est un gars qui aime se donner des défis, il s’en donne un immédiatement: courir un 10 km rapidement (dans le sens de bientôt …) Ce qu’il fait à la fin de l’été, en 2006 : « Je voulais faire en bas de 1h00, j’ai fait 57 minutes, je me sentais comme un Dieu! »

Mais contrairement à sa conjointe, Yves est un instinctif, pas très discipliné : « Je suis un peu brouillon. » Mais il apprend, tranquillement. Avec le temps, il a fini par accepter et même apprécier la présence d’un cadre d’entraînement minimal dans la pratique de son sport d’adoption. « C’est avec le Club que j’ai appris à connaître le plaisir de courir. »

Lors des deux premiers marathons auxquels il participe en 2011 et 2012, Yves paye le lourd tribut du participant qui ne fait correctement ses devoirs : le MUR!  À l’automne 2013, pour la première fois, il respecte à la lettre (ou presque) le programme d’entraînement qu’il s’est donné. Dans une semaine, il participera en compagnie d’une dizaine d’amis coureurs du Club au marathon de Philadelphie. Il sent qu’il est bien préparé. Mais en revenant du travail, il descend l’escalier des 400 marches qui relie les Plaines d’Abraham au boulevard Champlain. Soudain, il glisse sur une plaque de glace, tombe et se fracture deux côtes. Sa participation est annulée.

Yves le dit sans gêne : « Je n’ai pas les qualités d’un marathonien. » Et, ce qui n’arrange rien, Yves est catégorique : « Je n’aime pas souffrir! » Mais maintenant, grâce au Club, Yves aime courir, notamment pour la détente et l’évasion que cela lui procure. Et il est résilient. Chaque année, il renouvèle avec fierté son membership au Club et participe assidûment à ses activités. Yves avoue qu’il est parfois « distrait » lorsque Jacques donne ses directives : « Mais je suis le groupe! », plaide-t-il.

Pas compétitif pour « 5¢ », il aurait bien aimé, il y a quelques années, « casser » 4h sur marathon, voire même faire 3h50 : « Si j’avais été le premier à me qualifier pour Boston en 3h50, j’aurais pu agacer mon chum Jean-Pierre Désilets (ex-membre du Club qui a quitté en 2018 pour Edmonton) pour le reste de sa vie! » Mais l’histoire a voulu que ce soit l’inverse qui se concrétise …

Yves a couru quatre marathons, les deux derniers en 2015, et jure (sans grande conviction) qu’il n’y en aura pas d’autre. Il aime les distances inférieures (21,1 km et 10 km) et ça le satisfait pleinement.

En 2018, Yves est revenu davantage au vélo: « J’ai réussi à rouler 4000 km l’an dernier, tout en courant 2000 km. » Yves se définit comme un épicurien et aime les voyages qui sortent des sentiers battus. Bon vivant, il est prompt à taquiner toute personne à ses côtés. Et il aime se sentir comme un Dieu!