PORTRAIT D'UN COUREUR - CHRISTIAN TREMBLAY

Les motivations pour adopter la course à pied de façon assidue sont variées et les circonstances sont propres à chacun. Lorsque la question est abordée, Christian répond sans hésiter : « Le rapport de la course à pied avec ma vie, ça peut se résumer en disant que la course à pied a servi à sortir mes démons de moi, j’avais le diable en moi! »

À l’adolescence, Christian démontre très tôt de belles qualités athlétiques ainsi qu’un leadership affirmé. Il fait partie des équipes sportives représentant son école dans pratiquement toutes les disciplines et il aime performer: « Au hockey, j’avais un « A » ou un « C » sur mon chandail, je n’avais pas le choix de performer, les gars se fiaient sur moi. »

Pour atteindre un niveau de forme lui permettant de performer selon les attentes des gens qui l’entourent, notamment son père, Christian s’entraîne à la course à pied pour aller chercher le cardio l’aidant à bien performer dans les compétitions. Cependant, une fois les compétitions derrière lui, Christian relâche la discipline et ouvre la porte à ses démons qui en profitent pour l’assujettir à ses dépendances, au détriment de sa forme physique et de sa vie en général : « j’ai toujours été un bon athlète naturel mais très jeune, malgré que je faisais du sport, j’étais déjà dans les folies … »

Christian continue durant plusieurs années à pratiquer régulièrement plusieurs sports (hockey, boxe, arts martiaux), une façon pour lui de libérer l’inépuisable énergie qu’il possède, sans pour autant cesser ses activités « non-sportives » : « Je passais mon trop-plein d’énergie à faire des niaiseries. »

Cette hygiène de vie le conduit tout droit dans un mur, et on ne parle pas ici du fameux « mur » que l’on frappe parfois vers le 32e kilomètre d’un marathon en cas de préparation inadéquate ou de stratégie de course trop ambitieuse! En 1998, avant qu’il ne « frappe le mur », sa blonde de l’époque, coureuse aguerrie, lui lance un défi : courir un marathon. C’est ainsi que le 4 mars, journée anniversaire de sa naissance, Christian prend une décision qui déterminante sur sa vie : « J’arrête, de fumer, j’arrête de boire, pis je cours un marathon! »

Christian suit alors un programme d’entraînement préparé par … Jacques Mainguy. Ce dernier trouve un peu trop ambitieux l’objectif de Christian de courir un marathon après quelques mois d’entraînement seulement. Il juge que Christian, à 235 livres, n’a pas le bon gabarit!

En août 1998, Christian court son premier marathon en 4h35! La persévérance de Christian (certains diraient son entêtement) a cependant eu pour effet qu’il subit une blessure importante au genou lors de ce marathon : « J’ai fini ça comme Terry Fox, juste sur une jambe! », avec comme résultat que Christian est plus d’un an sans courir … et que ses démons refont surface.

La reprise définitive de la course à pied avec le Club en 2000 est décisive pour la suite des choses. À partir de là, Christian adopte de saines habitudes de vie et fait preuve de beaucoup de persévérance, de discipline et de combativité pour devenir rapidement un coureur accompli. Avec plusieurs marathons sous la barre des 3h00 à son actif, Christian participera en mars 2019 à son 46e marathon et non le moindre, celui de Tokyo. Il a l’intention de participer à moyen terme aux deux « major » qui manqueront à son palmarès, soit Berlin et Londres. Il vise également à dépasser le chiffre de 50 marathons.

En discutant avec Christian, l’on découvre un être sensible et très « songé », très loin du personnage de la « brute macho » qu’il joue sans trop y croire lui-même : « J’aime faire rire les gens autour de moi. »

Christian est heureux de faire partie de la grande famille de LF. Selon lui, le Club a évolué positivement au cours des dernières années, la compétition malsaine car trop intense qui existait auparavant ne faisant plus partie des valeurs du Club : « On devient comme des frères et des sœurs. »