PORTRAIT D'UN COUREUR - MICHEL CÔTÉ

2009. Michel vit une période moins heureuse. Il sort d’une séparation et depuis quelques années, il est très peu actif physiquement. Dans sa jeunesse, Michel est très sportif et compétitif: hockey, balle, tennis, badminton, ski, vélo, golf et … dards!

Mais là, aujourd’hui, ça pourrait mieux aller. Il a deux semaines de vacances devant lui, son horaire est peu chargé. Il circule en auto sur Champlain, croise des patineurs en «roller» : « Tiens, pourquoi pas! » se dit-il. Lors d’une séance de « roller », il amène avec lui « une vieille paire de godasses » (sic) ayant peu servi. Il essaie « un petit deux kilomètres » avec un résultat concluant, mais dans le mauvais sens : « Je respirais tellement pus là! » Cela le force à réagir : « Ben coudonc, j’ai un gros défi pour me remettre en forme, et ça va être de courir. » Pendant six mois, Michel court trois kilomètres, trois fois semaine, « put-put ».

Début 2010, Michel augmente le volume et se fixe comme objectif de courir fin août le 10 km sponsorisé par son employeur, SSQ. En avance sur son programme, il court finalement son premier 10 km en mai dans le cadre du Demi-marathon International de Lévis et son premier demi-marathon trois mois plus tard. En 2011, il prend le départ à chacune des courses prévues au programme de Courir à Québec, clôturant avec son 2e demi-marathon.

L’année suivante, pour ses 50 ans, il décide de s’offrir en cadeau : son premier marathon. Chez SSQ, un groupe de coureurs s’entraînent sur l’heure du lunch. Ils sont encadrés par … Jacques Mainguy. Michel s’investit de plus en plus dans ce groupe. Voyant cet intérêt, Jacques l’invite à venir « essayer » le Club.

Juin 2012, Michel participe à sa première longue sortie avec le Club à Lévis-Lauzon. Il court l’aller (10 km) en solitaire et sur le retour, il rejoint René Mathieu qui l’invite à passer en avant, se disant « accoté » : « Non-non, je reste avec toi! », insiste Michel. De retour chez-lui, il s’inscrit à LF.

Après son entraînement estival avec LF, Michel court son premier marathon. À la ligne de départ, trois de ses « team mate» sont à ses côtés. Ambitieux, ils veulent « casser » 3h30. Le quatuor passe à mi-parcours à 1h45 mais à partir de là, ça se gâte. L’un abandonne, deux autres sont plus rapides. Michel suit derrière. Mais sur le boulevard Champlain, Michel rattrape son partenaire de départ … René Mathieu, qui faiblit : « Vas-y moi chus accoté », lui dit René. L’histoire se répète : « Non-non, je reste avec toi! » Tous deux finissent en 3h39. Ce moment reste gravé dans leur tête : « René, c’est mon Buddy! »

Michel poursuit sa progression au cours des années suivantes. Mais il tient mordicus à garder l’équilibre entre sa nouvelle passion de la course à pied et les autres sphères de sa vie, dont la relation naissante avec sa nouvelle flamme : « Les vendredis soirs sont à toi », jure-t-il à sa blonde. Quelques mois plus tard, Michel se classe pour Boston, un de ses rêves. Il veut bien s’entraîner avec la gang : « Tu serais fine de me permettre d’aller faire mes intervalles les vendredis soirs et les longues sorties les dimanches matins avec la gang! » Permission accordée!

Boston en 2015 se déroule à merveille (3h32): « Mon plus beau marathon ». Mais dans les semaines qui suivent, il a mal à la poitrine, se sent « tout croche ». Le diagnostic est brutal : artère coronaire bouchée à 95%, opération d’urgence et repos prolongé par la suite : « Une des pires périodes de ma vie. J’aurais pu tomber à Boston! »

Michel se relève rapidement de ce moment plus difficile. L’équilibre entre ses nombreuses passions (course à pied, chasse et pêche, voyages, photographie, lecture, golf et … sa blonde) y est sans doute pour beaucoup. Il reprend progressivement la course à pied.

Disant s’être beaucoup inspiré des conseils reçus de Gilles Lacasse, un vétéran du Club, Michel a sa propre recette : un seul marathon par année, précédé (hormis le « taper ») de deux longues sorties de 30 kilomètres et de deux semaines de 80 kilomètres max, avec un « pace » respectant son potentiel, autour de 3h32/3h34. « Ça donnerait quoi viser 3h25 et me « scrapper »? Je ne ferais pas plus de podiums! Mon PB, c’est 3h26 (NDLR : j’ai laissé tomber les 58 secondes qui suivent …), je l’ai fait en 2014 et y’en aura pas d’autres! » En 2018, Michel court à nouveau Boston et réussit à se classer pour Chicago, son prochain objectif pour 2019.

Michel tient à avoir le dernier mot, je le lui laisse : « Salutations à LF, la plus belle gang, et merci à Jacques! »