PORTRAIT D'UN COUREUR - MARC-ANTOINE GUAY

Il arrive pile à l’heure convenue pour notre rencontre et m’avoue que « ça fait un peu drôle de parler de soi ». Le malaise est de courte durée et il se livre avec candeur. Marc-Antoine est compétitif mais humble, carbure aux défis mais aime s’amuser, et il est jeune! À 29 ans, lui et sa blonde Valérie Bazin, membres de LF depuis avril 2018, font baisser la moyenne d’âge des membres du Club, pas rien qu’un peu!

Il a grandi à Baie St-Paul : « Encore aujourd’hui, quand je m’inscris dans mes courses, je marque toujours Baie-St-Paul, c’est un attachement particulier. » Dès le secondaire, il s’initie à la course à pied : « Je m’entrainais sur l’heure du midi, j’en faisais plus long que les autres. » Il joue surtout au volley-ball et fait beaucoup de vélo de montagne de compétition.

Lorsqu’il déménage à Québec pour étudier au Cégep Limoilou (sports-études en volley-ball), il délaisse la course à pied pour se concentrer sur le volley-ball : il est membre de l’équipe collégiale AA. Lorsqu’il retourne à Baie St-Paul l’été, il fait beaucoup de vélo (de montagne et sur route) dans les côtes omniprésentes de Charlevoix où il s’amuse : « Donne-moi des côtes et je vais être heureux! »

En 2009, connaissant quelqu’un qui a traversé le Canada à vélo, Marc-Antoine décide à l’âge de 20 ans de se donner ce défi. Il parcourt en autonome la distance Vancouver – Baie St-Paul, à raison de 170 kilomètres par jour. «J’ai vraiment aimé ça ; tu te lèves le matin pis tout ce que tu as à faire, c’est du vélo, il n’y a rien de plus agréable que ça. J’avais prévu le faire en 55 jours, ça m’en a pris 35! »

De retour de son périple, il est en forme et décide de se donner un autre défi : courir le marathon des Deux-Rives. Deux semaines avant le marathon, il se blesse à la bandelette ilio-tibiale. Il prend tout de même le départ et termine amoché en 4h47. « J’avais pas de repère. La bandelette m’a énormément fait souffrir. Mais j’étais ben content quand même. »

Étudiant à l’Université Laval en aménagement du territoire, il tente sa chance pour faire partie de la puissante équipe de volley-ball de l’université mais voyant qu’il sera réserviste, il ne veut pas « jouer sur le banc ». Il s’inscrit au Club de course à pied de l’Université Laval (CCPUL) dont il est fait encore partie aujourd’hui.

Après son cours, il trouve un travail dans son domaine au Ministère des ressources naturelles … à Baie-Comeau. Son réseau social est limité, il s’inscrit au club local de course à pied et participe au circuit régional de courses dans la région de Baie-Comeau qui regroupe des courses variées se déroulant principalement en automne, les Mani Courses : « C’est là que j’ai pogné la piqure. »

Il travaille durant deux années à Baie-Comeau puis réussit à obtenir son transfert à Québec ; « J’avais hâte de venir retrouver ma blonde! » Il renoue également avec son club, le CCPUL, avec lequel il s’entraîne plus sérieusement. Marc-Antoine désire allonger ses sorties de course, ce qui le motive à joindre les rangs de LF. « C’est l’fun, j’aime les gars, ils sont drôles! Avec le Club, ça me force à faire les longues sorties, ce que je ne ferais pas nécessairement seul. »

Mieux entraîné, Marc-Antoine veut courir son deuxième marathon.  « Pour le rendre plus agréable, je l’ai fait en Islande, à Reykjavik. » Pourquoi en Islande? « Je voulais montrer ça à ma blonde. J’étais déjà allé il y a quatre ans, j’avais fait un tour en vélo, un peu comme la traversée du Canada. J’avais trouvé ça tellement beau. »

Le 28 octobre 2018, il complète son marathon à Reykjavik en 2h54, lui qui visait 3:00 : « J’ai trouvé ça super agréable. » Des courbatures? « Ce qui m’a manqué à la fin, c’est un peu plus de musculaire mais j’ai eu plus de courbatures en faisant du hiking après avec ma blonde. » Marc-Antoine et sa douce retournent en Islande à l’automne 2019 : « Elle veut voir des choses qu’on a pas vues. »

Compétitif, ses temps sont en baisse depuis un an : 34:00 au 10 km de l’UL (« Je stagnais à 35 :00 depuis deux ans »), 50:30 sur 15 km aux Pichous (« Je visais 52:00 ») et, plus récemment, 16:30 sur 5 km au Défi du printemps à l’UL (17:00 l’année précédente). Mais cela ne semble pas le stresser outre mesure. « Peut-être que c’est ça que je dégage, mais j’aime ça m’améliorer. Quand je fais une course, je veux que personne me batte! »

Les deux pieds sur terre, Marc-Antoine est préoccupé de l’avenir des deux clubs de course de Québec. « Quand tu es jeune, tu le remarques que tu es chanceux d’avoir des entraîneurs comme Richard Chouinard et Jacques Mainguy qui ont de l’expérience. Mais ils vieillissent. Qu’est-ce qui va arriver après leur départ? C’est un enjeu. »