Justine est passionnée de danse. Depuis 20 ans. En plus des 2 ou 3 entraînements hebdomadaires et des compétitions occasionnelles auxquelles elle participe, elle donne des cours au Studio de danse Fahrenheit de Pont-Rouge. À 24 ans, vous imaginez bien qu’on ne parle pas ici de danse en ligne mais plutôt de Hip-Hop, Street Funky et autre type de danse que le membre moyen du Club, non seulement ignore jusqu’à l’existence, mais aurait un bon tour de rein juste à essayer une seule fois, en plus de se ridiculiser!
Aujourd’hui, croyez-le ou non, si on demande à Justine de choisir entre la course à pied et la danse, elle ne sait pas quoi répondre. Comment la course à pied a-t-elle pu trouver si rapidement une place dans son horaire chargé (elle étudie à l’université Laval en psychoéducation) et dans sa vie? « Clairement, ça part de mon père, on se le cachera pas! » Son père, c’est Michel Godin, membre du Club depuis plusieurs années et triathlète.
Justine commence à courir à l’été 2018, à raison de 3 jours/semaine. Elle a besoin de quelque chose de complémentaire à la danse, pour prendre du recul : « Je suis toujours avec les filles de l’équipe, et j’ai besoin parfois d’être seule, pour faire le vide. À la base, quand je me suis mise à courir, c’était pour courir toute seule dans ma bulle. La course, c’est un peu comme mon exutoire. »
Elle décide de s’inscrire au 10 km des Tours de Pont-Rouge. Son père Michel, un des organisateurs, lui fabrique un programme d’entrainement pour l’été ainsi qu’un plan de match pour la course: « Des conseils, j’en ai eus un pis un autre! »
Nancy Thompson, membre de LF et amie de Justine, participe également à la course, pour le plaisir. Très tôt dans la course, elle rattrape Justine qui avait jusque-là suivi à la lettre le “pace” conservateur prescrit par son paternel : « Franchement Justine, té capable de pousser plus que ça, tu vas me suivre! » Justine est orgueilleuse et se dit : « Nancy dit que chus capable, check moé ben aller! »
Quelques kilomètres plus loin, le paternel se pointe à vélo à ses côtés et ne comprend pas : « Voyons, ça marche pas, té pas censée être rendue ici! »
Justine, qui visait un temps sous la barre de 1h00, complète la course fraîche et dispose en 51 minutes, son dernier kilo étant son plus rapide!
Par la suite, Justine reprend ses activités (université, danse) et court à l’occasion. « Mon père me talonnais sans arrêt, il voulait que j’embarque dans LF, ça n’arrêtait pas! Mais moi, courir à chaque semaine avec du monde que je ne connais pas … »
Puis un dimanche, avant les Fêtes, parce qu’elle se sent prête, parce qu’elle le veut, elle décide de venir courir avec le Club, pour essayer. Elle court 18 km. Elle a la piqure. « J’ai aimé ça être avec le monde. Et je suis très compétitive ; les temps, ça va me motiver mais pas de façon malsaine. Ici, il n’y a que des modèles à suivre. »
Quelques jours plus tard, elle s’inscrit avec LF. « Quand tu es la fille de Michel Godin, tu n’es pas la fille de n’importe qui. Oui, quand j’ai embarqué, c’est un peu pour le suivre. Il a toujours été un modèle dans ma vie. Mais je veux me démarquer. Chus Justine Godin avant tout! »
Justine est inscrite au demi-marathon à Ottawa en mai 2019. Pas d’objectif de temps pour le moment. Son père fera « son lapin ». Il lui a fabriqué un programme d’entraînement et un plan de match pour la course qu’elle suivra … peut-être!
Elle a une sœur, Marie-Philippe, quatre ans plus jeune qu’elle, qui a suivi ses traces dans la danse. Peut-on espérer la voir un jour avec LF? « On a essayé ben fort mais ya rien à faire. Quand elle me voit sortir avec mes runnings en revenant de l’université, elle me dit : « Ark, je peux pas croire que tu t’en vas courir. »
« Mais on va se réessayer! », ajoute Justine.
Rafraichissante Justine!