PORTRAIT D'UNE COUREUSE - DIANE BEAUDRY

La veille, en préparation à notre rencontre, Diane se demande depuis combien de temps elle court. Elle en discute avec Guy (Dorval), son conjoint :

« Ça doit bien faire vingt ans », suggère Guy.

« Bin non, ça fait pas 20 ans ! »

« Ton premier marathon, tu l’as fait en quelle année? »

« En 2000 … »

« Bin ça fait vingt ans ! »

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Diane n’a pas vu passer les vingt dernières années. Cependant, elle se rappelle très bien les circonstances qui l’ont amenée à la course à pied il y a vingt ans. « Avant ça, je faisais du softball, du handball, des affaires comme ça. Je n’étais pas full entrainement. »

En juillet 2000, un de ses amis lui dit qu’il va participer au 10 km du Marathon des Deux-Rives. « Je me suis dit : 10 km, ça fait une heure de course, c’est pas un défi, ça! »

Elle décide alors qu’elle va participer au demi-marathon. Elle télécharge le programme d’entrainement du marathon de Montréal et suit les sept dernières semaines de ce programme, en coupant en deux les distances puisqu’elle court le demi.

« J’ai fini pas fatiguée pantoute ! Je me suis dit : en sept semaines, j’ai été capable de faire un demi, si je refais sept semaines, je vais être capable de faire un marathon! »

Sept semaines plus tard se tient le marathon de Toronto. GO! Sans montre, elle complète le marathon de Toronto en 4h24. « J’ai trippé au boutte! »

Par la suite, Diane court annuellement un demi. En 2005, elle joint les rangs du Club car elle veut à nouveau courir un marathon afin de retrouver l’hygiène de vie qui accompagne l’entrainement : moins travailler, mieux manger.

« Mes collègues partaient chercher leurs enfants à la garderie. Moi, comme je n’avais pas d’enfant, je restais à travailler plus tard. Lorsque quelqu’un venait sur l’heure du midi, je restais aussi. Le marathon, ça a été une façon pour moi de dire : non, ce n’est pas négociable, le midi je vais courir. Quand tu trouves que quelque chose est important, tu places ça dans ton agenda et tu es libre. »

À compter de 2005, elle enchaîne les marathons. Mais elle est irrégulière : « Souvent, je faisais un marathon et après, je ne faisais plus rien. On arrête tout, merci bonjour. Je faisais du yoyo comme ça. »

Son PB de 4h08, Diane le réalise à Québec en octobre 2018. Toutefois, pour elle, le chrono n’a pas d’importance.

« Ce que j’aime, c’est la gestion de la course. Si tu finis en 4h30, pas grave si tu as bien géré ton énergie et que tu es en mode dépassement dans ta deuxième moitié. J’ai souvent réussi à faire ça. »

Mais pas à Rotterdam …

Après son PB réalisé à Québec, Diane, contrairement à son habitude, poursuit son entrainement en vue du marathon de Rotterdam qui a lieu en avril 2019. Elle sait qu’elle est plus en forme, elle le voit sur la piste.

« À Rotterdam, pour la première fois de ma vie, je suis partie avec un objectif de temps. Je suis partie avec l’idée que j’allais certainement faire mieux qu’à Québec! »

Même si elle rate son PB de deux petites minutes seulement, ce marathon est insatisfaisant et lui laisse un goût amer.

« C’était pas l’fun. Je suis allée trop vite en partant. Je dis toujours qu’il y un Avant Rotterdam et un Après Rotterdam. »

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Pour Diane, la course à pied s’inscrit dans une approche de santé globale, sa grande passion.

« Moi, je m’intéresse à la santé depuis toujours. C’est vraiment la santé qui me fait tripper. Je trouve ça passionnant dans tous ses aspects. »

Des formations dans le domaine de la santé, Diane en a suivi de nombreuses : ostéopathie, massothérapie, kinésiologie.

Vétérinaire, Diane travaille au Regroupement Globalvet deux jours/semaine. Le reste de son temps, elle l’occupe principalement à poursuivre, à distance, la maitrise en médecine vétérinaire chinoise traditionnelle (MVCT) qu’elle a amorcée en 2015. La MVCT s’appuie principalement sur l’acuponcture, le traitement par l’alimentation et les herbes.

« La médecine chinoise, quand j’ai découvert ça, ça a été : WOW! Ce que la médecine chinoise essaie de faire, c’est d’équilibrer le corps en fonction de tes besoins. Elle cherche à régler le problème à la source et s’attarde aux causes sous-jacentes. Sinon, ça va toujours revenir. »

Le dernier cours que Diane a suivi dans le cadre de sa MVCT est une formation en soins palliatifs pour les animaux domestiques. Mais comme pour les autres connaissances qu’elle acquière dans cette formation, elle ne les utilise pas dans sa pratique vétérinaire. Pas encore …

« Je ne sais pas si un jour, je vais pratiquer la médecine vétérinaire chinoise. Je me demande un peu quand tout ça va se mettre en forme, comment ça va se concrétiser. »

Attirée par la vision globale du corps, Diane est constamment à la recherche de réponses aux nombreuses questions qu’elle se pose sur le fonctionnement du corps humain.

« Je croise quelque chose, je sais pas pourquoi, il y a quelque chose en-dedans de moi qui me dit qu’il faut que j’aille faire ça. »

Comme la fois où Diane tombe sur un livre portant sur la kinésiologie française, laquelle qui agit sur la tonicité musculaire pour dénouer les blocages énergétiques. « Rien à voir avec la kinésiologie qu’on connait ici, précise Diane. Cette nouvelle avenue a fait une drôle de résonnance dans mon corps. J’ai écrit au professeur là-bas et je me suis inscrite au cours. »

Comme la fois encore où Diane, après avoir lu un livre intitulé « Vivre sans tête » portant sur la conscience humaine et la connaissance de soi, s’inscrit avec un ami à une conférence de l’auteur. Après avoir réservé son billet d’avion, le cours est annulé. Avec son ami, Diane fait une démarche et se rend à la résidence du célèbre auteur pour l’entendre énoncer ses idées.

Étonnante Diane!

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Outre sa passion pour la santé, Diane aime les voyages. Quelles destinations a-t-elle en vue?

La Chine … évidemment!

L’Australie aussi. Elle aime les longues randonnées, comme la West Island Way qu’elle a marchée en Écosse en 2011 après son marathon de Londres : « J’ai adoré la sensation de marcher dans la vastitude. »

Elle aime aussi le cyclotourisme, qu’elle a expérimenté après son marathon de Rotterdam.

« J’aimerais peut-être retourner au chemin de Compostelle, avec Guy. Je ne suis pas religieuse, mais spirituelle. »

Bonne route Diane!