PORTRAIT D'UN COUREUR - SYLVAIN EDMOND

Durant sa jeunesse, Sylvain fait du vélo et de la natation, pour se garder en forme : « On pensait plus à s’amuser qu’à faire du sport. » Mais pas de course à pied. Plus tard, on lui dira qu’il a du talent.

Originaire de La Baie dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Sylvain déménage à Laval pour le travail puis, quelques années plus tard, à Québec pour se rapprocher de sa famille et de ses amis.

Le triathlon du Fjord, distance olympique, est la première compétition sportive à laquelle Sylvain participe en 2015 seulement. Il vit des moments difficiles en sortant du Saguenay : « L’eau était à 56 degrés et je crois que j’étais sur le bord de l’hypothermie; durant les deux premières boucles en vélo, j’étais pas là! » Il surmonte ce passage à vide et complète les trois épreuves en 2h38, finissant 32e sur 56 participants.

Sur les réseaux sociaux, il garde contact avec quelques « chums » du Saguenay. Certains mettent en ligne leurs performances sportives, dont la course à pied : « Ça avait l’air l’fun leur affaire! »

En 2016, Sylvain décide de faire un essai, juste pour voir. Il se fait un parcours de 5 km et les 25 minutes qu’il prend pour le courir lui procurent une belle sensation : « C’est l’fun courir en fin de compte. » Nouveau parcours de 10 km, même sensation.

À partir de là, il court sur une base régulière et aime ça de plus en plus : « La course, tu peux en faire plus facilement à l’année longue, c’est vite fait quand même et c’est intense : j’aime le feeling. »

En 2017, en bon « bleuet », il participe à sa première compétition en course à pied à Chicoutimi aux Pichous, courue sous une température polaire. Devant parents et amis, il franchit la ligne d’arrivée en 1h05.

Sylvain décide ensuite (crampe au cerveau, avoue-t-il) qu’il est prêt pour courir un marathon : « Tu ne devrais pas commencer par un demi-marathon? » lui demande sa blonde Julie Mclean: « Tant qu’à faire, je vais faire un 42 » lui répond Sylvain.

C’est ainsi que quelques mois plus tard, Sylvain court son premier marathon à Québec : « À partir du 32e kilomètre, il faisait chaud et c’était long! ». Il termine en 3:11:47. Très heureux après la course, il vit une déception quelques semaines plus tard. Alors qu’il croit être qualifié pour Boston (temps de qualification officieux de 3h15), il apprend que le couperet est finalement fixé à 3:11:37. Il lui manque 12 secondes …

Sylvain tente de se reprendre l’année suivante. Après avoir couru le demi-marathon Oasis de Lévis en 1h28, il est sur la ligne de départ du nouveau parcours du marathon de Québec. Mais cela fonctionne moins bien pour lui. Un peu après la mi-parcours, il doit ralentir considérablement. Il termine tout de même en 3h14. À un moment donné durant la course, un coureur portant les couleurs jaune et bleu le dépasse. Il note le nom du Club sur son chandail : Club La Foulée.

Aussitôt après sa course, il jase avec Julie : « On devrait se joindre à un club de course, ça nous ferait connaître du monde. » En sa compagnie, Sylvain tape « Club La Foulée » sur Google. Le site du Club les impressionne et le calendrier des entraînements leur convient. Ils s’inscrivent sur-le-champ. On est en novembre 2018.

Dès les premiers entraînements avec LF, Sylvain suit sans peine les plus rapides. En mars 2019, il participe à nouveau aux Pichous et termine en … 56:24!

Pour son prochain marathon à Ottawa, il vise 3h05. Ses compagnons de course du Club lui prédisent un temps sous les 3h00, à condition qu’il augmente son volume d’entraînement à environ 100 km/semaine. Car Sylvain n’a jamais dépassé 60 km/semaine dans le passé : « Ils disent tous que je suis capable de courir en bas de 3h00. Ce sont tous des coureurs d’expérience, je me fie à eux! »

Sylvain a franchi la ligne d’arrivée en 2h55! Bravo Champion!