PORTRAIT D'UNE COUREUSE - GERVAISE GIROUX

Il y a longtemps, très longtemps, dit-elle, Gervaise attrape la « piqûre » de la course à pied. C’est durant ses études secondaires dans sa Beauce natale, dans le cadre des olympiades organisées en fin d’année scolaire, que Gervaise s’aperçoit qu’elle a un certain potentiel pour la course à pied.

Après avoir compétitionné en ski de fond et fait un peu de vélo l’été, elle joint les rangs du défunt club de course à pied Les jarrets Noirs en Beauce où année après année, elle développe son potentiel en participant un peu partout à des courses, surtout des 10 km. Son meilleur temps fut 42 minutes à la Descente royale : « J’étais rapide. »

Son premier marathon, elle le court à Montréal dans les années 90 en un temps de 4h15 : « Jamais je ne referai ça! », s’est-elle dit après la course. Effectivement, elle prend par la suite une longue pause sur cette distance. Elle participe cependant à de nombreuses courses sur des distances plus courtes. En 2005, afin de souligner son 50e anniversaire de naissance (« À Moi, de Moi »), elle décide de s’offrir une participation à un deuxième marathon, en Europe.

Elle se rend « à la boutique à Jacques » au PEPS de l’université Laval pour acheter ses espadrilles. Elle est sollicitée pour venir s’entraîner avec le Club, ce qu’elle a fait : « Je voulais bien m’entraîner, afin de vivre une belle deuxième expérience sur marathon. »

En mai 2005, elle participe au marathon du Mont Saint-Michel en France, marathon qu’elle ne complétera pas étant donné la canicule qui sévissait cette journée. Quelques mois plus tard, misant sur sa bonne forme, elle se reprend à Québec en complétant le marathon des Deux-Rives sous les 4h00, se qualifiant ainsi pour le marathon de Boston. À partir de ce moment, elle enchaîne les voyages de courses : Montréal, Ottawa, Rimouski, Toronto, New-York, Chicago, Boston …

Gervaise aime souligner les passages significatifs de sa vie en participant à un marathon. Après Mont St-Michel pour ses 50 ans, elle prend part en 2012 à la fin de semaine des courses de Disney (demi-marathon le samedi et marathon le dimanche) pour souligner son départ à la retraite après une belle carrière à titre d’agent-payeur au Centre des services partagés du Québec. En 2015, pour ses 60 ans, elle se rend à Toronto pour courir le marathon de Mississauga. Quelle sera son prochain marathon à 65 ans ou 70 ans? Elle n’a pas encore arrêté son plan. Et elle est très ouverte aux offres qu’elle pourrait recevoir!

Gervaise détient probablement le record pour la blessure subie le plus tardivement juste avant un marathon. En 2016, Gervaise est en route pour Boston. L’autobus nolisé dans lequel elle prend place arrive à destination, face à l’hôtel. Elle marche vers l’avant de l’autobus. Bêtement, elle perd pied et chute ; comme elle a les mains pleines, elle ne peut se protéger, heurte le volant du conducteur et se fracture deux côtes. Son marathon est terminé avant même d’avoir commencé.

À court terme, elle désire participer marathon Le Petit train du Nord à Montréal à l’automne 2019. Lors des deux éditions précédentes, Gervaise était inscrite mais n’a pu participer en raison de blessures subies … à la dernière minute.

Ensuite, elle aimerait avoir l’opportunité de voyager régulièrement et d’inclure des courses dans ses voyages. « Moi, dans ma tête, je me vois encore courir à 85 ans. Mon problème, c’est que j’oublie que je vieillis et qu’il faut que je fasse attention. »

Gervaise est compétitive, face à elle-même surtout : « Comme tout le monde, je suis bien contente quand je fais des podiums mais je cherche surtout à courir selon mon potentiel! » Elle est une coureuse très persévérante et endurante, et les longues sorties ne lui font pas peur. Gervaise est une lève-tôt : « À 5h30, je suis debout ». Après avoir avalé quarante cafés (Gervaise est une TRÈS TRÈS GRANDE buveuse de café!) et mangé légèrement (ce qu’elle fait toujours), elle sort courir conformément à la séance prévue à son plan d’entraînement, qu’elle suit mé-tho-di-que-ment : « La seule affaire qui va m’empêcher de sortir courir l’été, c’est le tonnerre et les éclairs. »