PORTRAIT D'UNE COUREUSE - HÉLÈNE GRENON

Originaire du Saguenay (St-David de Falardeau), Hélène déménage à Chicoutimi à l’âge de treize ans, avec ses dix frères et sœurs. En mars dernier, lorsqu’elle participe pour la première fois à la course Les Pichous, pleins de souvenirs lui viennent en tête en passant devant la maison où elle a vécu son adolescence.

Hélène découvre le sport au Cégep, grâce aux quatre cours obligatoires en éducation physique. Quelques années plus tard, elle déménage à Québec et débute son travail d’infirmière à l’hôpital St-Sacrement, en obstétrique. Elle demeure à deux kilomètres seulement de son lieu de travail. Tannée d’attendre l’autobus, elle décide de s’y rendre en marchant. « Marcher, je trouvais ça trop long, je me suis mise à courir. »

Même après son déménagement dans un quartier de la ville plus éloigné, elle conserve sa bonne habitude de courir pour se rendre à son travail et augmente, par le fait même, la distance courue. Puis, elle ajoute à la pratique régulière de la course à pied, la natation et le ski de fond, trois sports auxquels elle fut initiée dans ses cours obligatoires au Cégep. « J’étais en forme! »

Après avoir rencontré son conjoint Luc Lemire (le doc) surviennent quelques années de déplacement à Montréal puis en Europe, avant un retour définitif à Québec. Ils s’installent au Lac St-Joseph où ils élèvent leurs deux filles, Catherine et Geneviève. Durant toutes ces années, elle continue de courir régulièrement, sans jamais participé à des courses à pied. « Je courais juste pour la forme, pour sortir dehors. »

Hélène encourage Luc à faire du sport et ce dernier s’inscrit aux stages de course à pied pour débutants au PEPS, puis joint les rangs du Club en 2004. Hélène le suit, peu de temps après. Alors que Luc court immédiatement son premier demi-marathon, Hélène ne court que des 10 km, une dizaine entre 2004 et 2008. « Une heure de course pour moi, c’était assez! »

Puis un jour, Luc lui annonce qu’ils sont inscrits au marathon de Rimouski. « J’ai pris mon courage à deux mains et je l’ai fait! » Elle termine en 3h56 et comme plusieurs, elle affirme que c’est son dernier. La réalité est plutôt qu’elle délaisse les courses de 10 km et prend goût aux distances plus grandes. « J’étais partie pour de bon! »

Hélène est très disciplinée dans les entraînements et persévérante dans les efforts. Dès ses premières courses, Hélène se classe dans les premières de sa catégorie d’âge. Mais cela ne va pas sans une certaine pression, souvent générée par les commentaires qu’elle entend. « C’est grisant de faire des podiums mais en même temps, c’est stressant. »

Hélène a 26 marathons à son actif. Son meilleur souvenir est sa participation aux Championnats mondiaux Masters, tenus en août 2015 à Lyon sous une température de 28 degrés. Hélène termine en 3h33, deuxième dans sa catégorie (médaille d’argent).

Le décorum aux Championnats mondiaux est assez impressionnant : camisole des coureurs aux couleurs de leur pays d’appartenance, bouteilles d’eau personnelles aux tables, temps de qualification inscrit sur le dossard de chacun, arrivée dans un stade après avoir parcouru les quatre boucles de 10 km qui composent le parcours. « C’est spécial, tu cours pour le rang. À chaque tour, ta position est affichée. Après le 3e tour, j’étais 5e. J’ai ouvert la machine au 30e km et deux kilomètres plus loin, j’ai dépassé la 4e. À trois kilomètres de la fin, j’ai rejoint la 3e et 400 mètres avant la ligne d’arrivée, avant d’entrer dans le stade, j’ai dépassé la 2e. Quand je suis montée sur le podium et que j’ai entendu l’hymne national, je tremblais! » Cette performance lui a valu d’être finaliste comme athlète vétéran de l’année par la Fédération d’athlétisme du Québec.

À Boston en 2016, elle vit un moment difficile. Elle prend le départ, malgré la blessure au dos qu’elle traîne et qui l’incommode depuis quelque temps. La douleur sort au 7e kilomètre, elle termine son marathon en 4h05 : « J’ai souffert l’enfer! »

Une opération à la colonne est nécessaire. Après une délicate opération, plusieurs pensent qu’elle ne pourra jamais courir à nouveau.

Mais ils se trompent.

Hélène est une battante et revient à un très bon niveau. « Je me bats contre moi-même. Je suis capable de me faire mal. À Boston, on me parle souvent de l’enseigne emblématique du CITGO près de l’arrivée : je ne l’ai jamais vue! Quand je cours, il n’y a que ma montre et moi! »

Après avoir couru Boston en avril 2019, ses plans étaient de participer à deux demi-marathons préparatoires et à un marathon à l’automne. Mais la douleur à l’ischio-jambier qu’elle traîne depuis un bout de temps contrecarre ses plans : Hélène subit un arrachement osseux de l’ischion, avec un affaissement de l’ischio-jambier de 7 cm. Ayoye!

Nouvelle opération subie en octobre dernier, avec un plan de réhabilitation s’étendant sur plusieurs mois. Hélène est déjà en avance sur sa réhabilitation et demeure positive pour un retour en forme en 2020. Déterminée comme elle est, personne ne doute qu’elle sera de retour avec le Club plus tôt que tard. Tous lui souhaite un bon rétablissement!