Pete a un surplus de poids. En 2009, Il commence à courir, seul, pour perdre du poids : « J’ai perdu 7 trous de ceinture.»
En 2010, Pete se trouve un compagnon de course, son voisin Luc Lemire (pas le doc, l’autre). Ensemble, ils décident de se magasiner un club de course à pied. Ils essaient tour à tour Le coureur nordique, Le Coin des coureurs et le Club La Foulée. Pete préfère Le coureur nordique : « J’ai pas d’endurance mais j’ai de la vitesse. » Finalement, Pete se rallie au choix de son voisin Luc qui préfère LF.
Sa première sortie avec le Club, en février 2010, Pete s’en souvient comme si c’était hier. Manon Mercier et quelques-unes de ses amies coureuses entourent Pete, qui peine à suivre, et elles le taquinent : « On va te ramasser à la petite cuillère! » Mais selon Pete, quand tu es nouveau dans le Club, tu ne parles pas. Mais il répond quand même à Manon : « Moi, chus gros, ça va te prendre une grosse louche! »
Pete s’intègre vite au groupe et se fixe deux objectifs : courir un 10 km à un “pace” de 5 min/km et courir un demi-marathon à un “pace” de … 5 min/km. Cherchez l’erreur?
Entretemps, il initie au jogging sa blonde, Virginie Bibeau, qui joint les rangs du Club en 2014. Quant à Pete, il réussit durant ses premières années avec LF à atteindre les deux objectifs qu’il s’était fixés. Mais ensuite, il n’est plus motivé, surtout les dimanches car les distances sont trop longues pour lui : « Le vendredi, je m’amuse et le dimanche, je souffre. » Pete veut arrêter. La douce Virginie lui fait part de son opinion : « NON, tu continues! »
Pete est un spécial et il a la bougeotte. Quel est le lien entre un producteur de poulet et un « trader » à la bourse ? Pete Bolduc! Entre un coach de badminton au Cegep, un encadreur du club cycliste Les Sentinelles de la Route et un instructeur de courses de motos ? Pete Bolduc!
Pete a fondé une école de moto. C’est d’ailleurs sa passion pour les courses de motos qui a failli lui couté la vie. En septembre 2016, il a un terrible accident à haute vitesse et se retrouve à l’hôpital, une tige dans l’épaule, partiellement paralysé. « J’avais juste trois doigts qui bougeaient. » Un jour, Virginie surprend Pete sur son lit d’hôpital en train d’essayer tant bien que mal d’écrire quelque chose sur sa tablette. Elle lui demande ce qu’il fait : « Je m’inscris au marathon d’Ottawa. Ils ne m’auront pas les tab … ! »
Son entrainement dans les mois qui suivent est tout simplement déficient. Sa plus longue sortie avant Ottawa est 20 km. Et ce qui n’améliore rien, il n’est pas discipliné : « Je fais pas mes devoirs. J’écoute pas le plan de match de Jacques. »
Quand arrive le jour J, Pete a “le couteau entre les dents” : « Quand je cours un marathon, je suis en mode “guerre” ; advienne que pourra, chus dans ma bulle, je vais à la guerre, je mourrai s’il le faut! »
C’est avec cette attitude de guerrier que le 28 mai 2017, Pete franchit la ligne d’arrivée de son premier marathon en 3h56. [Il récidive en 2018 et se « prépare » actuellement pour un troisième marathon, toujours à Ottawa, en mai 2019.]
Aussitôt la ligne franchie, Pete se retourne et attend que sa blonde Virginie. Elle participe au demi-marathon. Pete est nerveux. Enfin, il voit Virginie franchir la ligne d’arrivée. Il pose alors un genou par terre, sort une bague de fiançailles et demande à Virginie : « Veux-tu m’épouser ? » La scène fut captée par un journaliste et diffusée « coast to coast ». Selon Pete, Virginie, plus introvertie que lui, ne voulait pas quelque chose de flamboyant. « Pour moi, la façon dont j’ai fait la demande, c’était mollo. C’était pas un show de boucane. » AYOYE!