Rares sont les personnes qui ont couru un marathon avant l’âge de 20 ans. Odette l’a fait à 19 ans.
Son intérêt pour la course à pied se développe alors qu’elle n’est âgée que de 16 ans. En secondaire V, à l’école Ste-Justine (Bellechasse) qu’elle fréquente, elle a un cours optionnel à choisir : « Au lieu de la physique, j’ai choisi l’éducation … physique à la place. C’est là que j’ai commencé à courir, je n’ai jamais arrêté. La course est devenue mon mode de vie. »
Ses trois premiers marathons, elle les court à Montréal. Mal entrainée, elle trouve très difficile son premier marathon : « J’avais suivi un programme que j’avais trouvé quelque part, dans une revue je pense. Je me souviens que j’avais dû arrêter; un gars m’avait donné du chocolat et j’ai dû aller à la toilette. J’ai fini en 5 heures et quelques. »
Dans ces années, le marathon de Montréal remet une médaille d’or, d’argent ou de bronze à tous les finissants, selon leur temps : « La première année, j’ai quand même eu la médaille de bronze et l’année suivante, la médaille d’argent. » Si elle veut aller chercher l’or, Odette réalise qu’elle a besoin d’aide. Elle entend parler du Club et embarque avec LF en 1984, à 21 ans. Mieux entraînée, elle réussit à faire 3h37 à son troisième marathon, et revient avec la médaille d’or au cou.
Avec la naissance de ses deux enfants, Philippe puis Joanie, conjuguée à son travail de professeur en éducation physique à la Commission scolaire de la Capitale, Odette a moins de temps pour courir. Elle délaisse LF durant quelques années mais continue tout de même de courir : « Mon conjoint travaillait le soir ; quand les enfants étaient couchés, je me payais une gardienne, pis j’allais courir. »
Au fil des ans, Odette enchaîne les courses sur toutes les distances. Disciplinée, elle réussit la plupart du temps à éviter les blessures. Elle développe une bonne endurance et est régulière comme une horloge. « J’ai appris à courir comme ça. Moi, mon « pace » est toujours égal. Quand des membres de ma famille me suivent, ils peuvent savoir exactement où je suis rendue. »
Il n’est pas rare que des amis coureurs du Club « se collent à elle », car ils savent qu’elle est disciplinée et qu’ils peuvent se fier à elle pour maintenir le rythme convenu. Si vous voulez courir un demi en 1h45, un 30 km en 2h30 ou un marathon en 3h30, suivez Odette et vous atteindrez votre objectif.
Elle court les marathons locaux et internationaux également: Chicago, Boston, Philadelphie, NY, Hawaii et en 2017, pour son 40e marathon, Paris.
Mais depuis plusieurs années, Odette est à la recherche de nouveaux défis : « Juste courir, j’étais tannée. » Une bonne amie au Club, Manon Mercier, déjà convertie au triathlon, l’incite à s’entraîner avec à elle. Odette vient de se trouver une nouvelle motivation, le triathlon : « Mon premier vélo de « tri », je l’ai acheté de Manon. »
En 2010, elle participe à sa première compétition de « tri » au Lac Beauport. Dans les années suivantes, elle participe à plusieurs compétitions sur des distances supérieures, incluant 3 participations au « Iron Man », l’épreuve ultime. Son objectif est de courir le marathon de Boston en avril 2019, puis de participer en juillet à un quatrième triathlon, celui de Lake Placid.
À travers toutes ces réalisations, impressionnantes, Odette reste très humble : « Je ne suis pas une élite, pas une athlète. Je ne suis pas compétitive du tout. Mon objectif est de commencer la course … et de la terminer. Je cours pour mon bien-être. » Ce qui ne l’a pas empêché de finir 1ère chez les femmes au 50 km de l’Ultra-Triathlon de Lévis en 2007.
C’est avec fierté qu’elle termine en parlant de l’influence positive qu’elle souhaite avoir eue sur plusieurs de ses collègues ainsi que sur ses élèves, pour les motiver à bouger. Maintenant directrice de son école, Odette a mis sur pied une activité scolaire afin de faire participer « ses » élèves à la course MEC Défi des cocos au printemps dernier : « J’en ai 42 qui sont venus, le double de l’an passé! » La relève de LF est (presque) assurée!
