À l’instar de bien d’autres membres du Club, Gilles était sportif dans sa jeunesse: « Je jouais au hockey, l’été je jouais à la balle, au golf, j’étais bon à rien dans tout ça ! » Puis, à 35 ans, il se met à la course à pied et débute ce qu’il qualifie de sa première période de coureur : « J’ai fait partie de la première vague de coureurs de la fin des années 70 qui ont entrepris de courir le marathon de Montréal et qui avaient, comme méthode d’entraînement, de courir à chaque jour le plus vite possible. Mais on finissait par être bons pareil ! »
À son premier marathon à Montréal en 1980, il a couvert la distance en un peu plus de 3h00. Ses marathons suivants, du moins ceux de la décade qui a suivi, ont tous été sous les 3h00, son meilleur étant 2h52. Durant cette période, Gilles courait également des distances plus courtes, réalisant également d’excellents temps sur demi-marathon (1h22) et sur 10 kilomètres (36 minutes).
Au cours de sa deuxième période de coureur, Gilles a délaissé les distances plus courtes pour se consacrer uniquement au marathon. Depuis plusieurs années, il participe annuellement à 3 ou 4 marathons. À 72 ans, ce vétérinaire à la retraite a couru pas moins de 94 marathons, en comptant ses deux derniers en 2018 à Reykjavik en Islande (voir photo) puis à Québec. De façon surprenante, Gilles a maintenu au cours de toutes ces années un volume d’entraînement relativement peu élevé, parfois seulement 60 kilomètres par semaine.
Son succès, Gilles l’attribue en partie à la patience et la constance dont il a fait preuve. Depuis son premier marathon à Montréal en 1980, Gilles a couru au moins un marathon à chaque année, sans interruption. Il est particulièrement fier de sa séquence de 36 marathons courus dans la soixantaine, dont 34 autour de 3h15. Son fait d’armes demeure sans aucun doute sa première place inattendue dans la catégorie 65-69 ans au marathon de Boston en 2011, en un temps de 3h04 : « Ce fut comme une consécration ». Selon Gilles, un ingrédient important pour réussir un marathon est de partir reposé.
Gilles est un fier compétiteur. Il aime à dire qu’il a deux personnalités, une dans les entraînements où il ne s’énerve pas, et une autre en compétition où il fait preuve de “mental toughness”. Malgré ses succès, Gilles est très “groundé” : « Il ne faut jamais perdre de vue que c’est juste de la course à pied. L’important, lorsqu’on s’entraîne, est d’apprécier le moment présent, le plaisir de courir avec des amis sinon, on se met trop de pression ».
Aimerait-il atteindre le chiffre magique de 100 marathons? « Je serais content mais je les prends un après l’autre ; il ne faut pas faire trop de projection, on ne sait pas ce qui peut arriver ».
Les membres du Club sont chanceux de pouvoir côtoyer cet homme d’exception, toujours généreux de ses avis et conseils, comme un vieux sage!