Natif de Grande Rivière en Gaspésie, Étienne pratique de façon régulière plusieurs sports avant d’adopter définitivement la course à pied : hockey, ski de fond, vélo. Un athlète quoi !
Il faut remonter à 1982 pour le premier contact d’Étienne avec la course à pied … grâce à une fille! (ah, tiens donc …). À cette époque se tient le « Marathon Gaspésien » qui part de Percé jusqu’à Chandler : « Je voyais ça passer mais ça me disait pas plus que ça. Pis là, je rencontre une fille (sic), son père venait de courir le marathon de Montréal. Il m’a montré les photos et ça m’avait tellement impressionné de voir l’entraînement qu’il faisait, c’est là que j’ai décidé de courir un marathon ! »
Étienne se met alors à courir et six mois plus tard, à l’automne 1983, il complète son premier marathon à Montréal en 3h07, rien de moins! « Je ne savais pas comment m’entraîner, je courais toujours à la même vitesse, “au boutte”! » L’été suivant, sans changer quoi que ce soit à sa “méthode”, il court plusieurs demi-marathons sous les 1h20 et à l’automne 1984, il termine son deuxième marathon … en 3h20, brûlé!
C’est à cette époque qu’il devient propriétaire d’un magasin de sports à Chandler : « J’étais la référence car je pratiquais la majorité des sports. » C’est cependant vers le vélo qu’Étienne concentre ses énergies au cours des années qui suivent. Il préside un circuit régional de courses de vélo. Le support d’entraîneurs de vélo de haut niveau lui permet au fil des ans de délaisser la méthode d’entraînement “au boutte” pour adopter des techniques plus modernes.
La course à pied n’occupe que très peu Étienne durant cette période : « Je commençais à courir un peu à chaque printemps pour pouvoir participer annuellement au triathlon canot/vélo/course à pied qui avait lieu chaque année à Gaspé. » La vitesse génétique d’Étienne est cependant au rendez-vous, puisqu’il termine la dernière épreuve de 10 km de course à pied sous les 35 minutes!
Déménagé à Québec en 1998 pour un contrat de 3 mois avec la firme GSK pour laquelle il travaille toujours aujourd’hui, Étienne privilégie le ski de fond au cours des années qui suivent, ne courant qu’occasionnellement. En 2004, il croise en ski de fond une fille membre du Club (ah, tiens donc …) et cette dernière l’invite à se joindre au Club. Il participe aux intervalles du vendredi soir sans arrêt par la suite. Avec ses grands yeux bleus et sa foulée dynamique, Étienne fera tourner les têtes, notamment celle qui deviendra son épouse, Lucie Boivin (ah, tiens donc …)
Depuis ce temps, Étienne exploite son grand potentiel de coureur, complétant 3 ou 4 marathons annuellement sous les 3h00. « Curieusement, j’ai réalisé mes meilleurs temps entre 48 et 50 ans. » (33:40 sur 10km, 1h16 sur demi et 2h49 sur marathon)
Sa participation en 2012 au marathon de Boston, suite à un entraînement intensif, lui laisse un goût amer : « Avec les temps que je faisais sur des distances plus courtes, j’aurais pu m’attendre à faire entre 2h40 et 2h48 ; ce fut mon pire marathon, et un cauchemar, en 3h58. » Depuis 2012, Étienne prend annuellement une pause d’entraînement de 3 à 4 mois et participe à seulement 3 ou 4 marathons au total. Son attitude face au marathon change : « Si je veux avoir du plaisir à courir sur marathon, je dois partir avec une attitude de priorité au plaisir; mon objectif n’est plus d’essayer de faire une performance. »
C’est avec cette nouvelle attitude qu’en 2018, il complète le marathon de Boston en 3h04, avec un “split négatif” et surtout, avec le sourire. Ce fut une rédemption : « Lorsque je suis passé au 21e km, j’ai repensé à mon marathon de 2012 car c’est à cet endroit que mes problèmes avaient commencé; ce fut un bon feeling. » Pour le futur, Étienne projette participer aux championnats mondiaux pour les séniors qui auront lieu à Toronto en 2020. Bonne chance Étienne!