Septembre 2015. Le soleil, encore très fort en cette fin de journée, illumine les visages des gens attablés aux terrasses de la Grande-Allée. À l’une d’elles, Marco dit à Chantal qu’il aimerait courir le demi-marathon d’Ottawa le printemps prochain: « Tu veux t’inscrire là, là », s’étonne Chantal. « Si tu t’inscris, inscris-moi pour le 10 km! »
Quelques minutes plus tard, ils quittent leur terrasse, euphoriques. Ils sont tous deux inscrits à la fin de semaine des courses d’Ottawa, leur hôtel est réservé.
Si Marco court depuis plusieurs années déjà et est en forme, c’est tout le contraire pour Chantal : « Je faisais « zéro sport ». Elle n’a pas le choix maintenant, elle doit s’entraîner. « On a fait un voyage à l’automne et après, j’ai commencé à courir. »
Chantal part de loin. Elle déniche un programme d’entraînement pour débutants dans le livre Courir mieux, de Jean-François Harvey : « J’ai lu le livre au complet. » Le 1er décembre 2015, elle débute son programme qui doit la conduire à courir 5 km en continu au bout de dix semaines : « Ma première sortie, je devais courir 4 x (30 secondes de course – 2 minutes de marche) ; les premiers jours, 30 secondes de course, je trouvais ça long! »
Après avoir complété son programme, elle en entreprend un autre visant à lui permettre de courir 10 km. Elle termine ce second programme à temps pour pouvoir participer au 10 km de Lévis en mai 2016.
Après cette course, Chantal est sur un « high » : « J’étais super contente, il me restait du jus! » Comme prévu, elle se rend à Ottawa quatre semaines plus tard. À la fin de sa course, malgré une chaleur exceptionnelle, il lui reste encore de l’énergie : « Après la ligne d’arrivée, je me sentais comme si j’étais dans un party et que je devais m’en aller, même si le party n’était pas fini ! » Prochaine étape : le demi-marathon.
Elle retourne à son livre, Courir mieux, et prend connaissance du programme d’entraînement pour un demi-marathon, l’applique tout l’été et à la fin du mois d’août, elle court son premier demi-marathon sponsorisé par son employeur, SSQ : « Mon but, c’était juste de le faire et le finir, j’avais aucun objectif de temps. »
Durant les deux années suivantes, Chantal enchaîne les demi-marathons les uns après les autres, elle est accroc : « Ça me prend un peu une carotte en avant de moi pour me garder motivée », analyse-t-elle. Son demi-marathon le plus mémorable est celui d’Amsterdam, la plus vieille course dans l’ouest de l’Europe, couru en avril 2017 : « Il y avait des gens tout le long des 21 km, des deux côtés du parcours. C’était magnifique! »
À aucun moment Chantal ne parle de ses temps. Elle court par pur plaisir et veut rester dans le plaisir : « Je me suis fait un “scrap-book” où je classe mes photos et mes dossards. » Son entrée dans le Club, avec son conjoint Marco Morin, s’est fait en 2016 après les « samedis C4 » et le « Fun Run », auquel elle participe encore assidûment : « Il y a une belle camaraderie au « Fun Run », le monde est fin! »
L’automne prochain, pour ses 50 ans, Chantal veut courir son premier marathon : « Ma date d’anniversaire est en novembre ; si je le fais cet automne, j’ai encore l’autre année pour me reprendre, j’ai une petite porte de sortie. Sinon, je ferai un autre demi. »
Pour le reste, elle veut retourner courir en Europe, dans le cadre d’un voyage ; « J’ai tellement aimé ça, jumeler un voyage avec une course. »
Chantal contamine son entourage : « Quand on aime quelque chose, on en parle. » En 2018, sa mère l’accompagne dans toutes ses courses et participe au 5 km : « Elle finissait toujours 1ère dans sa catégorie d’âge ; elle va avoir 75 ans en mai! »