Natif de Pont-Rouge, Daniel est un grand sportif. Depuis son jeune âge, il pratique plusieurs sports à différents niveaux. La plupart du temps, il est dans les meilleurs. Parfois, dans les plus faibles. Philosophique, il retient que « dans la vie, tu n’es pas toujours le premier, tu peux être le dernier ; il faut que tu apprennes aussi à jouer un rôle de second plan. »

Même s’il aimer performer, Dan relativise l’aspect compétitif présent dans la course à pied. Il aime comparer ses performances avec les coureurs de sa catégorie d’âge et prend en compte le niveau d’entraînement qu’il souhaite se donner : « Je ne veux pas être juste dans le travail et la course à pied. Je cherche à avoir un équilibre dans tout ça, dans mon couple également. » La conjointe de Dan, c’est Nancy Thompson, également membre du Club. Elle est assise tout près de nous, à Place de la Cité, lors de l’entrevue. Volontairement, Dan hausse le ton : « IL FAUT QUE JE SOIS AVEC NANCY AUSSI, ÉCRIS-LE ! »

Dan s’ouvre ensuite sur un évènement qui a changé le cours de sa vie et a nui considérablement son développement sportif. À 21 ans, lors d’un bête accident, il reçoit un clou dans un œil et perd l’usage de son œil. « Sur le coup, ma vie fut chamboulée. Ça m’a demandé beaucoup d’adaptation. Mais j’ai pu refaire tous les sports que je faisais avant l’accident (hockey, balle, volley-ball), même si je n’ai plus la perception des distances comme auparavant. Lorsque je cours, par exemple, je ne suis plus capable de monter mon pied aussi précisément pour atterrir juste où il faut. Je monte mon pied un peu plus pour de ne pas accrocher et risquer de chuter. »

Informaticien chez La Capitale, Dan a des collègues qui veulent courir le marathon de Québec en équipe de quatre. « Sur l’heure du diner, ces fatigants-là me parlaient tout le temps de course. »

C’est ainsi que dans la jeune trentaine, il enfile ses vieilles espadrilles de volley-ball et débute la course à pied. Ce qui devait arriver arriva : blessure aux tendons d’Achille. Deux années plus tard, chaussé convenablement, il court son premier demi-marathon à Québec. Il renouvelle l’expérience durant les cinq années suivantes, puis prend une pause prolongée, même s’il demeure très actif.

La participation de sa cousine au marathon d’Ottawa en 2013 l’incite à reprendre la course à pied sur une base plus régulière et à plonger dans l’aventure du marathon, accompagné par son bon ami Stéphane Roux, son ancien coéquipier au volley-ball.

Cet automne-là, sur l’invitation de sa collègue Geneviève Garon, membre du Club depuis quelques années, il embarque dans LF. Très sociable, il s’intègre rapidement : « Comme j’ai de la difficulté à retenir les noms, je m’étais fixé comme objectif qu’à chaque entraînement, il fallait que j’apprenne le nom d’une personne. »

Au printemps 2014, c’est avec le sourire qu’il franchit la ligne d’arrivée au marathon d’Ottawa, quelques secondes au-dessus de 3h30. Il manque donc sa qualification pour Boston de très peu. Un an plus tard, toujours à Ottawa, il se qualifie aisément avec un PB de 3h21.

Sa première expérience à Boston en 2016 ne se passe pas comme prévu. Une mauvaise gestion des gels lui vaudra une performance décevante. « Je n’aime pas avoir un feeling d’échec, j’aime ça réussir. » Il se reprend deux ans plus tard. (Voir photo)

Pour Dan, la course à pied n’est pas une affaire de chrono. « Le Club, c’est l’esprit de famille. C’est apprendre ensemble, développer des amitiés, c’est être content de la réussite des autres. Oui, je suis content de mes performances. Mais ces performances ne durent que quelques heures, une journée donnée, alors que nos entraînements, ce sont des heures passées ensemble à chaque semaine. Le Club est tissé d’une série de beaux petits moments entre nous autres. Par exemple, ce matin, notre gang de Boston revenait : on est fiers de notre monde, on est déçus parfois pour ceux et celles qui, cette journée-là, l’avaient moins. Mais on sait que lors de la prochaine compétition, ce sera peut-être nous qui serons dans cet état-là et qu’il y aura quelqu’un qui va nous “recrinquer”. »

Fortement impliqué depuis plusieurs années dans sa communauté, Dan est président de Je cours Pont-Rouge. Avec son bon ami Michel Godin, directeur des loisirs à Pont-Rouge, ils ont mis sur pied le Défi Dansereau puis Les Tours de Pont-Rouge. Dan fut également président du Centre de plein-air Dansereau et a piloté le projet de mise en place de la piste cyclable le long de la Jacques-Cartier (côté Pont-Rouge). « Quand le Club va courir à Ste-Catherine de Jacques-Cartier sur la piste cyclable, il y a beaucoup de moi sur cette piste-là. Le chalet du Centre Dansereau, c’est moi qui l’ai dessiné. Beaucoup de monde vont s’entrainer là, il y a des petites familles en vélo, je vois plein de monde heureux. Ce fut beaucoup d’investissement mais ça valait la peine. »

D’où vient cette fibre entrepreneuriale et communautaire? « De mes parents, de ma mère surtout. Ma mère a un grand cœur, ça me touche … (moment d’émotion) »

Enraciné à Pont-Rouge, Dan met beaucoup d’énergie ces temps-ci sur son projet de construction de sa nouvelle maison à Pont-Rouge. « On espère pouvoir débuter les travaux à l’intérieur le 1^e décembre. »  Il pourra, quelque part en 2020, pendre la crémaillère AVEC NANCY ! Beau projet!